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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


les Trois Glorieuses, la suite

Publié par Brigitte Blang sur 28 Juillet 2015, 00:00am

Catégories : #histoires et histoire

les Trois Glorieuses, la suite

27 juillet 1830 devant des sièges de journaux

Au matin, paraissent sans autorisation quatre journaux qui ont bravé les ordonnances. 44 journalistes y sont signataires d’un appel: «Le régime légal… est interrompu, celui de la force est commencé. Dans la situation où nous sommes placés, l’obéissance cesse d’être un devoir… Aujourd’hui donc, des ministres ont violé la légalité. Nous sommes dispensés d’obéir. Nous essaierons de publier nos feuilles sans demander l’autorisation ».

Le préfet de police ordonne la saisie des presses et le parquet lance des mandats d’arrêt. Police et gendarmerie sont envoyées aussitôt dans les imprimeries. Alexandre Dumas, témoin, a décrit l’attitude du journaliste Baude face à la police devant les locaux du Temps : « Cheveux noirs, épais et flottants comme une crinière ; ses yeux bruns, enfoncés sous de sombres sourcils, semblaient, dans certains moments lancer des éclairs ; il avait cette voix rude et tonnante qui fait, dans les révolutions, l’effet de la foudre dans les orages ».

Commissaire : « Je viens en vertu des ordonnances »

Baude : « Briser nos presses ? Eh bien moi, en vertu du Code, antérieur et supérieur à vos ordonnances, je vous somme de les respecter ! » Il déploie le Code et lit l’article EFFRACTION.

Commissaire : « Monsieur, il faut bien que je fasse mon devoir ». Et se tournant vers un homme qui l’accompagnait : « Qu’on aille me chercher un serrurier ».

Un serrurier peu convaincu arrive. Des centaines de personnes sont à présent massées autour d’eux, applaudissant Baude qui lit des lignes du Code au serrurier attentif. Celui-ci, finalement, décide de se récuser au grand dam du commissaire qui ordonne d’aller chercher un autre serrurier. Informé en chemin, ce nouveau spécialiste en crochets va « perdre » son matériel au milieu de la foule. Des renforts de police arrivent devant les imprimeries. Les ouvriers typographes craignant pour leur emploi assument des affrontements violents ; l’un d’eux est grièvement blessé ; ses collègues de travail le ramènent chez lui en criant partout « Aux Armes ! » ; ils vont former un noyau combattant de l’insurrection.

27 juillet ; les étudiants républicains dans la rue

Les leaders étudiants se sont réparti Paris.

Dès le matin, Danton dispose d’environ 5 000 à 6 000 hommes dans le faubourg Saint-Marcel où ils s’équipent dans les armureries.

Morhéry s’occupe sur la rive gauche de propager l’insurrection dans le faubourg Saint-Germain, de désarmer les postes qui s’y trouvent, de construire des barricades.

Sampoil, sur la rive droite, s’engage avec la colonne insurrectionnelle qui se dirige sur les Petits-Pères et la place de la Bourse.

Sur l’ordre de Fabre, Sabbatier, sonne le premier tocsin de l’insurrection à onze heures dans l’église des Petits-Pères, à deux pas des masses de la garde royale.

Danton fait construire la première barricade à l’entrée de la rue Montmartre. Il combat au marché des Innocents, à la place du Châtelet. Le soir, il prend part à une attaque qui rompt la ligne établie par l’armée de la Seine aux boulevards. Il permet ainsi aux insurgés du faubourg Saint-Antoine de tourner la position de l’Hôtel-de-Ville, ce qui va avoir une grande influence sur le sort du combat.

Le premier rassemblement vraiment insurrectionnel est formé le 27 au soir au faubourg Saint-Marcel, par Vimal et d’autres lieutenants de l’Association.

Il y a là :

* évidemment les étudiants de l’Association de Janvier,

* les républicains de la trempe de Raspail, Blanqui, Trélat...,

* des bonapartistes de gauche souvent membres de la Charbonnerie

* beaucoup de victimes de la crise économique comme l’a analysé Ernest Labrousse.

Les étudiants et ouvriers de l’association de Janvier dirigée par Morhéry ont dressé les premières barricades. En début de soirée, le rassemblement du faubourg Saint-Marcel dirigé par Vimal et d’autres lieutenants de l’Association présente déjà l’aspect d’une insurrection de masse. L’armée tire. Des hommes tombent au milieu des rues.

Nuit du 27 au 28 juillet

Les émeutiers tués sont exposés sur des brancards et promenés toute la nuit par les rues.

Peu à peu, rue par rue, le Paris des taudis, des chambres de bonnes et des anciens de 93 prend vie commune, discute, commence à arracher les pavés.

Minute après minute, des barricades poussent comme des champignons sur tout le centre et l’Est de la capitale.

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L
Beau récit;, le mot de la fin - dramatique - est résumé par cette scène à l'hôtel de ville. Le futur Roi Louis Philippe est amené là et présenté à la foule aux balcons. Il est accompagné du banquier Lafite, lequel a ce mot "l'heure des banquiers est enfin venue". Ca avait au moins le mérite d'être franc.
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