Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


l'autre poète andalou

Publié par Brigitte Blang sur 22 Février 2015, 00:00am

Catégories : #un peu de ciné - de lecture - de culture

Si on vous dit poète andalou et années 30, tout de suite, vous pensez à Lorca. Sauf qu’à la même époque, il y en avait un autre, et des plus brillants lui aussi, dont le seul nom évoque la vieille Castille, Soria et les cyprès torturés : Antonio Machado.

Né en 1875 à Séville, des études littéraires humanistes lui apprennent la philosophie et la liberté. Il vient vivre à Paris au début du 20ème siècle et va y côtoyer Wilde et Jiménez.

De retour en Espagne, il obtient un poste de professeur de français à Soria. C’est là qu’il rencontre Leonor, qu’il épouse l’année suivante. Bonheur trop court hélas, la jeune femme meurt en 1912 après une fulgurante maladie. De poste en poste, de Castille en Andalousie, Machado célèbre dans son œuvre sa muse et ce pays qu’il aime au delà de tout

La guerre civile éclate en 1936 et le trouve à Madrid. D’emblée, il se range auprès des républicains et part pour Valence d’où il collabore à des journaux progressistes, comme la Hora de España, dans laquelle il témoigne de son engagement démocratique. C’est là qu’il participe au Congrès des Intellectuels, rassemblés pour défendre la culture contre le fascisme.

Un matin d’août 1936, Lorca est assassiné par les rebelles nationalistes. Machado lui consacre un de ses plus beaux poèmes, « Le crime a eu lieu à Grenade » où il met en scène le poète marchant au milieu des fusils, au rythme d’un leitmotiv, « dans Grenade, sa Grenade... ». L’avancée des troupes franquistes le poussent, avec sa mère, à s’installer à Barcelone en 1938. Et à la fuir dès le début de 1939.

Allez à Collioure, allez glisser un mot d’amitié dans la boite placée juste à côté de sa tombe. Allez saluer celui qui, en 1931, avait levé le drapeau républicain à l’Hôtel de Ville de Ségovie au son de la Marseillaise, celui qui avait prêté sa plume au combat pour la liberté, le poète amoureux de la France au point de s’y réfugier le 22 janvier 1939. Et d’y mourir, à peine un mois plus tard, exilé, épuisé, malade. Comme tant d’autres, qui croyaient à l’hospitalité du pays ami. Et reprenez ces quelques vers d’Aragon :

Machado dort à Collioure,

Trois pas suffirent hors d'Espagne

Que le ciel pour lui se fit lourd.

Il s'assit dans cette campagne

Et ferma les yeux pour toujours.

brigitte blang

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents